OPÉRATEUR DE CINÉMA, UNE PASSION (2ème partie)
La vie en cabine de projection n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Face aux incidents, il faut parfois preuve de perspicacité et de prudence. Henri nous livre quelques anecdotes du Familia.
« Comme je l'ai expliqué, un électricien avait fabriqué de toutes pièces une lanterne à arc. Pour voir en permanence la luminosité sur l'écran, il avait été installé en cabine un siège avec lequel on avait une vue sur l'écran à travers un hublot. Lors d'une projection, je remets un peu d'avance aux charbons et perds l'équilibre. Je me raccroche aux poignées de commande de la lanterne et bien évidemment j'emporte le tout avec moi. L'arc s'éteint. J’arrête la projection, je rallume la salle et à l'aide d'une pince (Charbons brûlants), je remets l'installation et les charbons en place et je redémarre la séance le tout en trois minutes environ. Inutile de dire dans quel état j'étais.Cela ne m'est plus jamais arrivé par la suite ».
Autre anecdote avec la lanterne. Lors d'un entracte, j'éteins l'arc. Pour cela il y avait deux possibilités: un interrupteur général qui coupait l'alimentation du redresseur et un volant permettant l'augmentation de luminosité de la lanterne. Souvent à l'entracte, je coupais la lanterne en mettant le volant en position zéro. Un jour j'ai coupé un peu brutalement et le volant qui avait une butée s'est réenclenché sur le premier plot d'alimentation de la lanterne (peu de puissance heureusement). Lorsque j'ai touché les charbons, j'ai pris une décharge électrique dans tout le corps. Heureusement, la lanterne étant alimentée avec du 34 volts, il n'y avait pas danger. J'ai tout de suite vu que le volant alimentait la lanterne. Par la suite j'ai toujours coupé l'alimentation avec l'interrupteur général, on apprend vite de ses erreurs.
« Comme je l'ai expliqué, un électricien avait fabriqué de toutes pièces une lanterne à arc. Pour voir en permanence la luminosité sur l'écran, il avait été installé en cabine un siège avec lequel on avait une vue sur l'écran à travers un hublot. Lors d'une projection, je remets un peu d'avance aux charbons et perds l'équilibre. Je me raccroche aux poignées de commande de la lanterne et bien évidemment j'emporte le tout avec moi. L'arc s'éteint. J’arrête la projection, je rallume la salle et à l'aide d'une pince (Charbons brûlants), je remets l'installation et les charbons en place et je redémarre la séance le tout en trois minutes environ. Inutile de dire dans quel état j'étais.Cela ne m'est plus jamais arrivé par la suite ».
Autre anecdote avec la lanterne. Lors d'un entracte, j'éteins l'arc. Pour cela il y avait deux possibilités: un interrupteur général qui coupait l'alimentation du redresseur et un volant permettant l'augmentation de luminosité de la lanterne. Souvent à l'entracte, je coupais la lanterne en mettant le volant en position zéro. Un jour j'ai coupé un peu brutalement et le volant qui avait une butée s'est réenclenché sur le premier plot d'alimentation de la lanterne (peu de puissance heureusement). Lorsque j'ai touché les charbons, j'ai pris une décharge électrique dans tout le corps. Heureusement, la lanterne étant alimentée avec du 34 volts, il n'y avait pas danger. J'ai tout de suite vu que le volant alimentait la lanterne. Par la suite j'ai toujours coupé l'alimentation avec l'interrupteur général, on apprend vite de ses erreurs.
« En 1960, j'ai persuadé l'équipe du cinéma d'installer le cinémascope de manière à avoir une programmation plus intéressante. Avec un collègue qui était également projectionniste, nous avons modifié la scène en supprimant les cotés de manière à pouvoir installer un écran scope en lieu et place de l'écran 1.37. Nous avons ensuite installé un hypergonar (Marque Dyaliscope) sur le projecteur. N'ayant aucune notion, nous nous sommes retrouvés avec une image tout en longueur sur le plafond et le plancher de la salle.On ne comprenait pas puis on a fait pivoter l'hypergonar et là on a eu l'image sur l'écran. Pour faire nos essais on disposait d'un film 1.37 en noir et blanc sur Paris. Les premiers essais Scope ont été réalisés deux jours avant le début de la saison car le film l'eau vive avait eu un retard de livraison. Tout a fonctionné à la perfection ».
«Un mercredi séance de ciné-club, pendant la projection j'ai eu un problème avec l'amplificateur (à lampes à l'époque). N'y connaissant strictement rien, je commence à bidouiller avec un tournevis à l’intérieur de celui-ci, une étincelle puis le son redevient normal. Expérience renouvelée plusieurs fois pendant la séance qui finalement s'est déroulée à peu près bien.
Le lendemain jeudi, j'amène l'ampli chez notre électricien pour qu'il voit ce qui ne va pas et le remette en état pour la séance du samedi soir.
Le samedi matin, je passe chez l'électricien qui n'avait pas encore regardé l'ampli. Je le presse un peu et il me rétorque qu'il va s'en occuper. Le samedi soir à 20 heures toujours pas d'ampli. Je retourne chez l'électricien qui était en train de regarder l'ampli et détecter la panne. À 20h50 je récupère l'ampli réparé. Je fonce au cinéma pour la séance de 21h. Je traverse la salle pleine de spectateurs, l'ampli sur les bras. À 21h05, après avoir remis la cabine en état de marche, la séance peut commencer. Elle s'est très bien déroulée. Je me rappelle encore le titre du film La meilleure part avec Gérard Philippe".
« Notre plus gros succès pendant que je me suis occupé de ce cinéma a été "Le pont de la rivière Kwai". J'avais suggéré que pour ce film il fallait commencer les séances le jeudi soir (au lieu du samedi) c'est ce que nous avons fait. Nous avons fait plus de mille entrées en six séances. Le dimanche soir j'ai pris la relève en cabine sur le coup de 19 heures (on tournait depuis 14 heures). C'était en janvier, il devait faire au moins 40° dans la cabine mais la salle était pleine pour la deuxième séance de l'après midi. La séance suivante à 21 heures a été suivie par plus de 150 spectateurs ».
" En 1961, le dernier film que j'ai projeté dans ce cinéma a été le train sifflera trois fois. Je savais que c'était ma dernière séance et j'avoue avoir versé quelques larmes au mot FIN.
C'est une période de ma vie qui me laisse d'excellents souvenirs".
Un grand merci à Henri pour ce voyage dans le temps.
Prochainement en exclusivité sur ce site : figures d’opérateurs de Crest
