MAGAZINE FACADES EN CARTON (suite et fin)
cinéma ORNANO
Après avoir évoqué le COLORADO et le FAR-WEST, le magazine rend aussi hommage à la grande salle de l'ORNANO.
Situé dans le 18ème arrondissement, pas très loin de la porte de Clignancourt, l'ORNANO se situe à l'emplacement d'un des plus anciens cinémas de Paris, le cinématographe Couchat construit en 1907. En 1913, la salle subit d'importantes modifications et devient le GRAND ORNANO.
En 1937, sous la direction de l'architecte M. Gridaine, le cinéma est reconstruit. Sa façade prend des allures de paquebot, style très en vogue dans les années 30. On distingue les hublots et une élévation centrale qui fait penser à une cheminée de bateau.
Situé au numéro 43, c'est tout naturellement que le cinéma prend le nom d' ORNANO 43.
Cette salle de 680 sièges est dotée d'un grand balcon.
L' ORNANO ne sera jamais un cinéma d'exclusivité comme sur les grands boulevards, pendant toute son existence il occupera une place importante en tant que salle de quartier.
La programmation s'adaptera en fonction des différentes modes. A l’affiche, on retrouvera de nombreux péplums ou westerns italiens. Les films érotiques feront un bref passage mais le karaté s’installera pour plusieurs années.
En juillet 1975, l'ORNANO va adopter la formule du double programme qu'il conservera jusqu'à sa fermeture.
A l’affiche en mai 1978
Deux programmes sont présentés chaque semaine. Le premier du mercredi au samedi et le second, le dimanche et le mardi, le lundi étant le jour de fermeture hebdomadaire. Et la plupart du temps il y a toujours au moins un film de karaté, genre très en vogue à l'époque grâce au phénomène Bruce Lee. Les tarifs sont avantageux, 6 francs pour le parterre et 7 francs pour le balcon en 1978, soit la moitié d'une salle qui propose les dernières nouveautés.
Avec la baisse de fréquentation des années 70, ce grand cinéma devient de moins en moins rentable. Il ferme définitivement ses portes fin septembre 1981.
du 16 au 22 septembre 1981, 439 entrées pour les 2 films du début de semaine et 345 pour les 2 films de Karaté en fin de semaine
Du 23 au 29 septembre 1981, le cinéma propose son dernier double programme : Maciste dans les mines du roi Salomon et on m'appelait Bruce Lee. 955 tickets sont vendus en cette dernière semaine d'exploitation, on est bien loin des 1800 à 2000 entrées hebdomadaires que réalisait encore l'ORNANO en 1975. |
Il est transformé en supermarché. Il attend aujourd’hui une réhabilitation en apparentements, la façade devrait être conservée.
Coup de chapeau aux créateurs de ce magazine qui nous permettent de nous souvenir de 3 cinémas de quartier. Il y a encore quelques exemplaires à vendre sur internet ou salons des vieux papiers. Une belle initiative qui mériterait d’être renouvelée.