OPERATEUR DE CINEMA, UNE PASSION (première partie)
Dans les années 50, le 16mm était un format assez répandu. Pour les petites salles, l'investissement était moins important que pour le 35mm et la mise en œuvre plus simple. Ce format atteignait cependant ses limites si la distance entre le projecteur et l’écran était trop éloignée.
Pour la programmation les choses étaient aussi plus simples car des maisons de distribution s'occupaient de la location des films en regroupant plusieurs grands distributeurs. Le consortium du format réduit qui avait une antenne à Lyon proposait par exemple des films de Disney, de la Warner, de Cinedis ou de Pathé. Mais le catalogue des films était plus limité que pour le 35mm.
Ci-dessous exemple de catalogue destiné aux exploitants de salles 16mm
Henri qui a été projectionniste au Familia de Bourg-les-Valence équipée en 16mm, nous propose un joli voyage dans le temps, en nous faisant partager ses souvenirs, quelques anecdotes et surtout sa passion d'opérateur.
" Au Familia, nous avions un projecteur Hortson. À l'ouverture du cinéma, c'était un projecteur à lampe à incandescence. Très vite, on s'est aperçu que la lampe était faible par rapport à la dimension de la salle. Un électricien très bricoleur a conçu et fabriqué une lanterne à arc avec un redresseur de deux lampes valve au mercure. Lors de la première projection d'un film en couleurs, à l'époque il n'y en avait pas beaucoup en 16m/m, la lumière n'était pas assez puissante, le redresseur a été doublé (4 lampes valve). Je l'ai toujours vu fonctionner jusqu'en 1961. La lanterne était composée d'un chariot sur lequel étaient fixés les supports des charbons, un miroir bien entendu sans protection et deux manettes permettant l'avance des charbons en mode rapide ou lent. Il fallait donc en permanence vérifier la lumière sur l'écran pour avancer les charbons et les maintenir à la distance permettant une lumière correcte. A l'avant de la lanterne il y avait un volet manuel permettant l'ouverture ou la fermeture de la projection ".
A gauche projecteur Hortson identique à celui utilisé par Henri
Pour la programmation les choses étaient aussi plus simples car des maisons de distribution s'occupaient de la location des films en regroupant plusieurs grands distributeurs. Le consortium du format réduit qui avait une antenne à Lyon proposait par exemple des films de Disney, de la Warner, de Cinedis ou de Pathé. Mais le catalogue des films était plus limité que pour le 35mm.
Ci-dessous exemple de catalogue destiné aux exploitants de salles 16mm
Henri qui a été projectionniste au Familia de Bourg-les-Valence équipée en 16mm, nous propose un joli voyage dans le temps, en nous faisant partager ses souvenirs, quelques anecdotes et surtout sa passion d'opérateur.
" Au Familia, nous avions un projecteur Hortson. À l'ouverture du cinéma, c'était un projecteur à lampe à incandescence. Très vite, on s'est aperçu que la lampe était faible par rapport à la dimension de la salle. Un électricien très bricoleur a conçu et fabriqué une lanterne à arc avec un redresseur de deux lampes valve au mercure. Lors de la première projection d'un film en couleurs, à l'époque il n'y en avait pas beaucoup en 16m/m, la lumière n'était pas assez puissante, le redresseur a été doublé (4 lampes valve). Je l'ai toujours vu fonctionner jusqu'en 1961. La lanterne était composée d'un chariot sur lequel étaient fixés les supports des charbons, un miroir bien entendu sans protection et deux manettes permettant l'avance des charbons en mode rapide ou lent. Il fallait donc en permanence vérifier la lumière sur l'écran pour avancer les charbons et les maintenir à la distance permettant une lumière correcte. A l'avant de la lanterne il y avait un volet manuel permettant l'ouverture ou la fermeture de la projection ".
A gauche projecteur Hortson identique à celui utilisé par Henri
"En 16m/m un programme complet à l'époque (années 50/60) comportait trois bobines :
Sur la première un documentaire animalier, histoire courte, dessins animés etc..plus les actualités (Moviétone Fox pour le FAMILIA) la bande-annonce du film de la semaine suivante et quelques réclames. Cette bobine contenait 400 à 450 mètres, ce qui représentait 30 à 35 minutes.
Après un entracte de 10 minutes environ pour vendre des confiseries et des chocolats glacés (pas de pop-corn à l'époque), je lançais le film qui était sur deux bobines de 600 mètres soit 90/100 minutes. Dans beaucoup de salles qui ne possédaient qu'un projecteur, le film était monté sur une bobine de 1200 mètres voire 1500 mètres pour les films un peu plus longs (2 heures-2 heures15)".
"Le montage du programme documentaire + actualités+bande-annonce+ réclames et film 2 bobines ou plus) permettait de vérifier l'état de la copie. Quelquefois des collages étaient à refaire. Un jour, j'ai reçu une copie et j'ai trouvé un collage fait avec un ruban adhésif de camembert. Je ne sais pas s'il était passé dans un projecteur ou si cela avait été une réparation de fortune. Je l'ai refait dans les règles de l'art. À l'époque les collages se faisaient avec une colle à base d'acétone après avoir gratté les supports de la pellicule".
"Un jour, un missionnaire est venu au Familia pour faire une conférence précédée d'une projection et je me suis aperçu que les collages de cette copie étaient faits avec du scotch (scotch normal). De ce jour, ce devait être en 1958 de mémoire, j'ai fait tous mes collages avec du scotch".
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Ci-dessous colleuse classique pour montage des films avec colle acétone
"Le dimanche soir après la dernière séance, je démontais le programme pour pouvoir le réexpédier. Trois bobines comprenant le documentaire + film dans une marmotte, les actualités et les réclames dans un carton et la bande-annonce dans une petite boîte)".
"Pour gagner du temps, je faisais un repère sur la fin de la première bobine. Pendant sa projection, je démontais la première partie et au passage du repère je coupais le collage j'enlevais la bobine de 600 mètres que je remplaçais par une deuxième bobine. Cela me permettait pendant la projection de la fin du film, de coller l'amorce de fin sur la première bobine et la remettre à l'endroit. À la fin de la projection je n'avais plus qu'à remettre la deuxième bobine à l'endroit et coller l'amorce de début. Ensuite j'allais coller les affiches des semaines à venir en façade du ciné et j'attendais avec impatience le mercredi suivant pour réceptionner le programme de la semaine, le vérifier et le monter ".
PROCHAINEMENT SUR CE SITE, D'AUTRES SOUVENIRS ET ANECDOTES D'HENRI OPERATEUR AU FAMILIA
